"Le clou qui dépasse rencontre souvent le marteau " Chez Human Tools, certains salariés sont des clous, ils valent des clous : employés non conformes, allergiques à la cravate ou aux talons hauts, trop intelligents ... trop eux-mêmes, tout simplement"
Comment vit-on lorsque l'on se sent valoir des clous ? lorsqu'on rencontre trop souvent le marteau ?
Les anglos-saxons eux parlent de "tall poppy syndrome" ... le coquelicot trop grand dont la tête dépasse dans le champ des autres coquelicots bien conformes.
"Qu'on leur coupe la tête !"
il s'agit en effet que pas une tête ne dépasse !
Et puis, parfois, il y a les employés pour qui il n'est surtout pas question de renoncer, pour qui il importe coûte que coûte de réussir, d'atteindre l'objectif, d'être performant et qui finissent, d'injonction paradoxale en injonction paradoxale (faire encore plus avec encore moins ...) par ne plus pouvoir se lever un matin de printemps.
Plus fragiles ou trop solides ? ils sont les premiers à tomber, comme tombaient autrefois, à la mine, les canaris dans les cages, donnant l'alerte du coup de grisou imminent.
Il y a aussi, tout ceux qui se noient dans les murs de post-it, les process à répétition et les procédures qui font perdre du temps, qui font perdre du sens, qui font perdre le goût du travail bien fait.
Il y a tous ceux qui sont trop intelligents et trop avides de questions pour supporter longtemps un travail abêtissant qui ne les nourrit plus.
Il y a tous ceux qui sont assis dans de petits bureaux le long d'un long long couloir de moquette rouge et qui passent leur journée à éviter de mourir d'ennui devant un PC gris.
Il y a Corinne, Olivier, Julie, Dita, Fabrice, Christophe, Pierre et les autres.
Et puis, il y a la vie d'après. Celle qu'on se choisit un beau jour de mai, lorsque l'on se fait l'éloge de la fuite et que l'on décide de croiser loin de la route toute droite et tracée des tankers.
Ce que la côte est jolie, alors, de ports en ports, de crique en crique !
(Merci à Tatiana Arfel, des clous ; Lewis Caroll ; Pierre Blanc-Sahnoun et David Epston pour le canari ; Henri Laborit, éloge de la fuite)