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La petite dame en rouge ou la question du niveau d'exigence.

Posté le 09/05/2019

« Je me suis surpris à des moments à abaisser mon seuil d’exigence (…) et là je me suis dit c’est le moment d’arrêter. » Nicolas Hulot

 

C’est curieux, je rentre de déjeuner et je me réinstalle derrière mon poste de travail. A la fenêtre du quatrième étage de l’immeuble d’en face, je reconnais la femme en tee-shirt rouge à qui je viens de faire profiter d’un flash-coaching impromptu face à nos « lunch-box » respectives au petit coffee shop de la place. 

Elle me parlait des moments où elle a eu l’idée, l’envie, l’impulsion de se jeter sous le train, en gare d’Orléans, après certaines de ses journées de travail. 

Deux mois et demi d’enfer, me dit-elle. Deux mois et demi à rogner ses ailes et ranger ses idées au vestiaire. Il ne lui reste plus qu’une journée de travail. Cet après-midi est le dernier. Elle voudrait juste pouvoir n’être qu’une petite souris tout un après-midi. 

Je lui ai simplement proposé de le devenir, pour les 4 heures restantes. Histoire d’être sûre que la petite souris, ce soir, prenne bien son train, et qu’elle puisse, en gare de Blois, reprendre sa taille humaine. 

Je ne sais rien de la femme en rouge, rien non plus de l’entreprise où travaille cette « dame en rouge / petite souris grise ». Je fais des liens. J’entends les mots de Nicolas Hulot, autour de la question du seuil d’exigence et du cynisme qui nous guette, parfois. 

Et même dans nos métiers de coach, certains diraient qu’il faut bien vivre, et vendre la soupe qui nous est commandée. Parfois même, on parviendrait à se convaincre que le potage en boite de chez Knorr a un joli goût de tomate fraiche … Parfois, en fermant fort les yeux.

Le seuil d’exigence tombe alors tellement bas sur tes paupières qu’elles en  deviennent lourdes au point que tu ne puisses plus rouvrir tes yeux. Le visage de Nicolas Hulot derrière son micro, le rictus de la dame en rouge, les soupirs de ceux que tu accompagnes ... 

Je plaide pour l’exigence. Pour le port de tête haute et les valeurs en blason. Pour qu’on arrête d’utiliser les outils comme des trucs en omettant le sens et l’objectif final, pour ne plus qu’on te vende de recettes miracles à la sauce libérée en copié-collé systématique ; pour que jamais plus une femme en rouge ne devienne petite souris, au fin fond d’un open-space, au 4eme étage d’un bâtiment de verre… Je plaide pour le respect de l'intelligence humaine.