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Mettre l'éthique au coeur du management (comme l'église au centre du village)

Posté le 16/10/2019

Lorsque je cours le matin, j’ai parfois de curieuses intuitions. Ainsi ce matin, Je me suis dit que je devais absolument vous parler de ma voiture !

 

Voici donc l’objet de cet article : je vais vous parler de ma voiture. 

 

Depuis que je vis au cœur des Mauges, il m’a fallu investir dans une petite voiture. Et, puisque je suis attentive aux questions de respect de l’environnement et que je veux limiter -tant que faire se peut – mon empreinte carbone tout en restant facilement mobile à un cout relativement modeste, j’ai opté pour un petit véhicule essence auquel a été adjoint un boitier magique qui lui permet de rouler au bio-éthanol. Jusqu’ici, tout va bien (ou presque : je sais que le bio-éthanol n’est pas non plus la panacée mais tel n’est pas le sujet aujourd’hui.) 

 

Comme le dit véhicule est ancien, il doit passer par le dispositif de contrôle technique. Lequel dispositif est ancré dans un souci éthique à de multiples égards puisqu’il se veut protecteur en évitant de laisser rouler des véhicules poubelles qui représenteraient un risque en termes de sécurité pour les usagers et un risque pour la planète (avec les émissions de gaz toxiques). 

 

Et c’est là que débute mon histoire. Ma petite voiture se retrouve avec une défaillance majeure lors du contrôle technique. Je cite : « émissions gazeuses coefficient lambda non conformes aux spécifications du constructeur ». Surprise, j’objecte que « le CO2 émis lors de la combustion du bioéthanol dans les moteurs est d’origine atmosphérique, capté et fixé par les plantes lors de leur croissance. Par ailleurs la combustion du bioéthanol n’émet pas de particules ». En clair, que je ne comprends pas pourquoi mon véhicule ne passe pas au contrôle anti-pollution.

Et bien, il ne passe pas précisément parce qu’il … ne pollue pas assez. Il n’est pas « dans les normes » constructeur. Zéro étant inférieur à 1. 

 

Et voilà où le bât blesse. Je me trouve confrontée à une éthique normative et je ne rentre pas dans le cadre. Pourtant, cette norme a bel et bien été prévue pour une visée à laquelle j’adhère pleinement. 

 

Et le rapport avec le management me direz-vous ? Eh bien, en courant ce matin, il m’est venu à l’esprit que bien souvent, manager, c’était sans doute remettre une éthique plus téléologique , une éthique de la vie bonne, au cœur de l’entreprise. Car, en entreprise, vous trouvez un cadre normatif. C’est un cadre indispensable et qui a été construit avec une visée, une finalité déontologique ou éthique bien précise. 

Seulement parfois, il arrive que le manager se trouve confronté à des questions qui débordent le cadre, la norme, le process. 

 

Quel est le rôle du manager dans un tel cadre ? 

Est-ce celui de l’employé du contrôle technique qui ne peut que constater et appliquer une défaillance majeure ? 

 

Où n’est-ce-pas plutôt celui d’un honnête homme qui prend le temps du détour, celui de la pensée, qui s’autorise un va et vient entre le cadre normatif et l’intention, mesure la finalité, pèse les conséquences à l’aune de l’attendu-résultat de l’entreprise mais également de l’effet sur la qualité de vie au travail de ses collaborateurs ? 

 

Pour ma voiture, pas d’inquiétude : elle va repasser le test avec un bon plein d’essence bien traditionnelle et tout ira bien. 

 

Et pour vous, en tant que manager, en tant que dirigeant, en tant qu’humain, qu’en pensez-vous ?